Retraites 1894

      


DEUXIÈME INSTRUCTION
La retraite générale, les voeux,  la pauvreté

Une Retraite est destinée à faire du bien aux religieux, et elle doit attirer grandement l'attention des Supérieurs, qui répondent à Dieu de la conduite de leurs subordonnes. De quelle manière doit‑on faire faire la Retraite aux Religieux ? Il y a bien du pour et du contre. Faire une Retraite générale, convoquer tous les Religieux au même lieu , cela peut ranimer sans doute la charité fraternelle, la piété, la foi, la confiance. Cela peut exciter et revivifier l'esprit de Dieu si abondamment reçu au jour de la profession, de la prise d'habit. Ce peut donc être une chose excellente. Mais il y a des objections à faire à cette méthode. Si tous les Religieux étaient parfaits, il n'y aurait aucun inconvénient. Ils ne le sont pas malheureusement et certains faits viennent parfois ébranler un peu les convictions que l'on peut avoir sur le succès des Retraites prêchées à beaucoup de monde.

Je pourrais vous raconter là‑dessus certaines histoires - à commencer par la communauté des Oblates. Ce n'est pas charitable de parler des Oblates ; mais nous en tirerons notre profit. Savez‑vous pourquoi je n'ai pas continué de faire faire aux Oblates des retraites générales et prêchées ? et pourquoi je ne les engagerai jamais à se faire prêcher des retraites ? Il y avait dans ce temps‑là chez les Oblates ‑ elles n'y sont heureusement plus maintenants ‑ deux ou trois mauvaises têtes. Que faisaient‑elles pendant la Retraite ? Ces Dames se réunissaient en petit conciliabule dans un petit coin, et là elles déblatéraient sur le compte de notre Père : Il a pris telle ou telle mesure, c'était bien la peine ! Il opprime vraiment telle ou telle Sœur ; il lui a donné son changement ! ...Voyez‑vous ? donner à une Sœur son changement ... on dirait vraiment qu'il s'agit d'un curé et d'une paroisse ! - Et les petits mots pleuvaient sur la maîtresse des Novices, sur la Supérieure, sur l'ensemble de la Communauté. On ne s'arrêtait pas en si beau chemin. On allait jusqu'à la Bonne Mère Marie de Sales. C'étaient des idées que notre Père s'était faites ‑ sa doctrine ? Mais qu'est‑ce que c'était que cela ? Bien des gens la discutaient, sa doctrine 1 ‑ on fait grand bruit de sa sainteté, et jusqu'ici on n'en a pas vu grande merveille. Voilà ce que disaient ces Dames.

Or elles pouvaient faire école, ces têtes déséquilibrées ; les esprits un peu faibles qu'elles sauraient habilement circonvenir, allaient naturellement à elles. Toute mauvaise religieuse penche naturellement de ce côté‑là. Grâce à Dieu, aujourd'hui la communauté des Oblates est délivrée de ce fléau, qui assurément est un danger énorme pour un Institut. Ces dames sont parties. La communauté des Oblates va bien. On pourrait, si l'on voulait, revenir maintenant sans trop de danger, je crois, à la méthode des Retraites générales. Mais il y a trois ou quatre ans, je le répète, c'eût été excessivement dangereux. Supposez, ce qui est possible, que la même chose arrive chez les Oblats: que des esprits biscornus, mauvais religieux ‑ et on en voit partout ‑se mettent à profiter de l'agglomération de la Retraite pour parler contre l'autorité, contre notre Père, contre l'administration, contre les mesures prises, contre celui‑ci ou celui‑là... Une Retraite générale deviendrait dès lors un danger manifeste. Les Pères viennent là de tous côtés, se réunir et se reposer ; et voilà que dans ce lieu‑là même sévit une épidémie. Tous n'en seront pas atteints sans doute; mais beaucoup en seront malades, et plusieurs mourront.  Voilà le grand danger des Retraites générales. Aussi je prie bien le P. Lambert qui me remplace ici auprès de la communauté d'y veiller ; je mets cela sur sa conscience et m'en repose sur lui. Qu'il voie avec le plus grand soin s'il n'y a pas d'a parte. Je compte bien du reste que le bon Dieu ne le permettra pas.

Voilà donc le danger des Retraites générales, et voilà pourquoi je fais faire aux Oblates des solitudes. Chez elles, c'est plus facile que chez nous. Elles ont la Maîtresse des Novices, la Supérieure ; elles leur rendent compte plus facilement ; elles s'ouvrent plus volontiers que des hommes, que des prêtres. L'homme n'a pas besoin d'une direction aussi immédiate ; il s'appuie un peu plus  que la femme sur son jugement, sur son libre arbitre. Il a l'habitude de conduire les autres, et il n'aime pas trop qu'on le conduise ainsi seul à seul. Plus tard, mes Amis, quand nous nous serons bien pénétrés de notre esprit, quand nous aurons bien pris le fond de notre vie à cœur, on verra s'il ne sera pas préférable de remplacer les Retraites générales par des solitudes individuelles. L'avenir dira ce qu'il faut faire.

Quoi qu'il en soit, je vous ai signalé le péril ; de grâce, faites‑y bien attention, et songez-y devant le bon Dieu ! Si quelqu'un d'entre vous se sentait porté à cela, et n'était pas bien résolu d'y remédier, qu'il s'en aille, qu'il ne reste pas avec nous ! C'est la mort ! On ne laisse pas un cadavre au milieu des vivants. Vous êtes un cadavre, si vous êtes dans ces dispositions‑là. Je n'exagère rien. On peut avoir de petits mécontentements contre ses Supérieurs. Les Supérieurs ne sont pas plus intelligents ou parfaits que les autres. Mais ils ont l'autorité, et cette autorité vient de Dieu. Vous avez fait des vœux, et il faut y faire attention.

Pour un grand nombre, les vœux sont un fardeau bien léger. Et cependant, vous savez que les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, sont pour nous les 11e, 12e, et 13e commandements de Dieu. Et  ces derniers commandements‑là  surajoutés nous obligent autant que les autres, autant que le premier, le second et le troisième. L'obligation de nos vœux n'a pas d'autre terme et se renferme exactement dans les mêmes limites. L'obligation de nos vœux, c'est l'obligation des commandements de Dieu. Ouvrez votre théologie ; tous vous l'avez faite ou vous êtes en train de la faire  ; ouvrez et vous verrez !  Vous aurez peur quand vous saurez tout ce que dit la théologie, tout ce que dit S. Thomas sur ce sujet des vœux.  C'était pourtant un théologien bien large que S. Thomas, bien doux dans sa morale, lui qui ne veut pas qu'on tourmente les hérétiques pour les faire revenir à la foi, mais qui n'admet que les moyens tout de douceur et de conciliation ; il ne veut rien par contrainte. Demandez à ce Saint si doux ce qu'il pense de la pauvreté, de la chasteté, de l'obéissance religieuse. Il dit des choses terribles sur l'obligation des vœux.

C'est par les vœux que l'on est religieux. St  François de Sales avait désiré faire une Congrégation religieuse fondée sur le seul vœu de charité. Il n'y aurait eu que ce vœu-là, ‑ et c'eût été le plus difficile de tous ! ‑ Le bon Saint qui ne se trompait pas, visait ainsi au plus parfait. Il vit que c'était trop parfait. Trop peu d'âmes auraient pu atteindre à ce vœu observé dans toute sa plénitude. Pour ma part, je ne sais pas si j'aurais jamais pu me résoudre à prononcer un pareil vœu. Les trois vœux   renferment l'essence de la vie religieuse : sans leur accomplissement exact, point de religieux, ou plutôt de mauvais religieux. Ils nous obligent exactement comme les commandements de Dieu ; ils nous obligent davantage que les commandements de l'Eglise. Nous pouvons nous dispenser nous‑mêmes de certains commandements de l'Eglise, sans que personne ait  besoin d'intervenir ; nous sommes malades, empêchés, il nous est impossible de nous confesser ; nous pouvons être dispensés, par cela même de l'obligation d'assister à la messe, de jeûner ou faire abstinence, de nous confesser ou de communier. Nous ne pouvons pas nous dispenser par nous‑mêmes des obligations attachées à nos vœux ; nous ne pouvons le faire qu'en vertu d'une permission de nos Supérieurs. Nos vœux d'autre part imposent une obligation analogue à celle des commandements de Dieu qui obligent en tout temps, semper et pro semper. De même en tout temps nous devons être obéissants, pauvres, chastes ; il n'y a pas de motifs d'exemption, pas plus qu'il n'y en a pour les commandements de Dieu. On peut nous dispenser de telle ou telle pratique déterminée de pauvreté, d'obéissance ; mais nous ne pouvons pas nous en dispenser nous‑mêmes. Et malgré cette dispense, qui porte sur tel ou tel point particulier, l'obligation de pratiquer l'obéissance, la pauvreté, subsiste toujours ; nous obéissons, non plus en faisant la pratique dont nous sommes dispensés, mais en nous conformant à la volonté du Supérieur qui dispense.

Le premier de nos vœux, c'est le vœu de pauvreté. Attachons‑nous à la pauvreté. La pauvreté religieuse s'entretient chez nous de petites pratiques ; elle vit de petits riens : ce sont des privations, des sacrifices de peu d'importance, mais fréquents et répétés, qui nous accompagnent à chaque instant de notre vie. Faisons‑les tous généreusement, avec affection. Regardons comment se comportent les pauvres, voyons toutes leurs privations ; imitons-les. Regardons Jésus-Christ  pauvre, et faisons ce qu'il a fait, et par amour de lui. Nous ne pratiquerons sérieusement et complètement nos vœux que quand nous les pratiquerons pieusement. Nous ne sommes pas des machines ; nous ne devons pas nous priver des biens d'ici‑bas, simplement pour le plaisir de nous en priver : Voluntaria oris mei bene placita fac, Domine. Il faut agir avec notre cœur, avec notre volonté affectionnée et aimante. Ce que je fais en étant pauvre, ô Jésus ! c'est pour vous et avec vous que je le fais, je m'unis à vous dans votre pauvreté.

Voilà, mes Amis, comment il faut comprendre la pauvreté ; et ce qu'elle apporte avec elle de fatigues, de taquineries, de souffrances, sera dès lors bien allégé : la pauvreté deviendra pratique et douce. Soyez pauvres dans les plus petites choses. Economisez un timbre poste, une feuille de papier ; ayez grand soin de vos vêtements ; acceptez les inconvénients de votre charge, les privations qu'amène la vie commune, ce qui vous contrarie dans la nourriture, dans le vêtement. Acceptez tout cela en vue de l'amour de Notre-Seigneur, en union avec tout ce qu'il a accepté d'analogue et de bien plus crucifiant. Si on se met à disputer avec la pauvreté, à calculer, on est misérable. Alors on pratique son vœu de pauvreté comme un machine qui  arrive juste au moment marqué, mais qui agit sans intelligence et sans cœur.

La pauvreté nous oblige à n'avoir rien en propre, à user des choses que l'on donne à tout le monde. Si l'on a besoin d'avoir quelque particularité, c'est l'obéissance seule qui la peut accorder. Mais par nous‑mêmes nous ne pouvons rien avoir en propre, nous n'avons la libre disposition de rien ; nous n'avons ni le gouvernement, ni l'usage de nos biens eux‑mêmes. Ils ne sont plus à nous, encore que la loi civile les laisse subsister sous notre nom. Là pauvreté encore, mes Amis, c'est de ne pas dépenser, c'est de restreindre ses besoins, ses exigences. Ce qui appartient à la communauté ne nous appartient pas à nous en particulier. Tout ce que nous dépensons en dehors du strict nécessaire, nous en rendrons compte à Dieu. Lisez ce que disent là‑dessus les auteurs spirituels et les théologiens. Rome est plus sévère sur ce point de la pauvreté qu'elle n'a jamais été. Il semble qu’actuellement l'Eglise ait voulu resserrer ce vœu jusqu'à ses dernières limites. Si vous manquez donc à la pauvreté, vous offensez toute la doctrine de la vie religieuse. Nous ne sommes pas assez pauvres ; nous n'avons pas le sentiment de la pauvreté. Ce qui m'a le plus édifié dans ma vie, c'est la première fois que je suis entré à la Visitation de Troyes, le spectacle de cette pauvreté toute religieuse et très réelle. Tout était comme chez les pauvres de vieilles armoires pour le linge, de vieux meubles à l'économat, de vieux bahuts à la dépense, quelques vieux paniers ; et pourtant il y avait là de grandes dames, nées et élevées au sein de familles opulentes.

Cette pratique d'une pareille pauvreté est d'une très grande difficulté et d'un très grand mérite chez les femmes ; se servir des mêmes robes, du même linge.  Avec cela on forme de vrais pauvres, des âmes qui aiment passionnément la pauvreté. Ces petites pratiques de pauvreté, ce ne sont pas des enfantillages, c'est toute la vie religieuse, ou du moins c'en est une grande partie. Ou on est religieux, ou on ne l'est pas. La pauvreté nous oblige, je le répète, exactement comme les commandements de Dieu et ceux de l'Eglise. Un religieux use des choses de  la communauté en dehors des règles, en dehors de toute obéissance et permission, c'est comme s'il volait ; et la gravite de la faute est la même que pour le vol. Lisez les théologiens , tous vous diront la même chose.

Cette obligation a son côté rude, meurtrissant. Le moyen de s'en tirer, c'est de faire comme faisait St François  de Sales, comme faisait la Bonne Mère, de pratiquer la pauvreté avec son cœur, avec son amour pour Notre-Seigneur.  Il est bien nécessaire que nous méditions cela. La pauvreté n'est plus guère dans les mœurs, ni dans les coutumes. Autrefois, quand les mœurs étaient plus chrétiennes, on comprenait mieux la pauvreté religieuse. Quand M. Chappuis envoyait de l'argent à ses filles, c'était pour le remettre, disait‑il expressément, à Madame la Supérieure pour qu'elle en disposât. Voilà comme parlaient alors, et comme pensaient les hôteliers : ils avaient le sens de la vie religieuse. Je me souviens aussi de l'histoire de ce roi d'Espagne auprès duquel un Abbé était venu se plaindre des vexations et des rapines de son Seigneur. - Vous dites bien vrai, s'écria le roi, et vous n'en dites pas encore assez ! - Et montrant du doigt les chaussures élégantes et découvertes du moine, qui ne s'harmonisaient guère avec son vœu de pauvreté :- Il vous vole tout, même le cuir nécessaire pour faire de gros et solides souliers de religieux !

La Pauvreté religieuse, savez‑vous qu'elle est comme un perpétuel sacrement qui répand sur nous les grâces de Dieu ? Elle nous fournit l'occasion de donner à Dieu à chaque instant ; elle nous met en communication intime avec lui ; nous vivons de sa vie ; nous mettons nos pas dans les traces de ses pas ; nous faisons ce qu'il faisait quand il était ici‑bas, consumant ses journées dans la prédication, ses nuits dans la prière, et n'ayant pas où reposer la tête.

Un mot encore, pour terminer, sur le vœu de chasteté. Le vœu de chasteté a deux faces : le côte négatif et le côté positif. La partie négative défend les actes, les pensées, les paroles qui sont contraires à la vertu de pureté. Nous devons avoir la conscience suffisamment éclairée là‑dessus. Nous savons les choses que nous pouvons nous permettre, et celles qui sont opposées aux sixième et neuvième commandements de Dieu. Nous sommes tenus à tout cela plus étroitement encore, en suite de notre vœu dé chasteté. Ayons courage dans les tentations ; le bon Dieu n'abandonne jamais quand on a confiance en lui. Ces luttes secrètes sont quelquefois terribles : la nature semble emporter la volonté la mieux déterminée. Dieu est là, si nous avons eu recours à lui. Sans que nous le voyons, il assiste au combat ; de derrière la muraille il encourage nos efforts ; nous ne le voyons pas, nous n'entendons pas sa voix. Nous sommes dans l'obscurité ; les ténèbres semblent monter du cœur à la tête. Nous ne comprenons plus rien à ce que nous faisons ; nous n'avons plus que le sentiment de la tentation et du ma1 : Domine, salva nos, perimus ! Faut‑il nous effrayer ? Non. Où étiez-vous, Seigneur ? ‑ J'étais là. Avec un cri du cœur jeté en Dieu, jamais Dieu ne nous rejettera. Dieu est bon père ; il a pitié de sa créature ; il suffit de l'appeler pour qu'il vienne : Ecce venio Il ne nous oublie pas, s'il semble un peu tarder. Que le courage ne nous manque donc jamais, prions et recourons à Marie. Disons‑lui bien à elle aussi : Ma bonne Mère, je suis livré à des tentations bien violentes, moi qui veux vous aimer ; tant d'autres qui n'ont pas le désir de vous aimer échappent à ces épreuves, et vous me les laissez ! Chacun a son petit moyen particulier, qui a été indiqué par le confesseur ou inspiré du bon Dieu, pour échapper aux atteintes de la tentation. Faisons-en bien usage. Il sera toujours efficace lorsque nous nous y attacherons avec foi et courage : le travail acharné, une distraction, une pensée agréable, une étude captivante.

Ces tentations sont‑elles à redouter ? Elles sont très pénibles, mais quel sera leur effet dernier ? Plus vous aurez été tenté, plus le bon Dieu sera avec vous, vous appelant à la sainteté. Il  vous a fortifié dans la tentation. Voulez‑vous savoir quelle sera la quantité exacte de vertu, d'amour du bon Dieu que vous pouvez atteindre, qu'il demande de vous ? Ce chiffre‑là est en rapport exact avec le degré de violence avec lequel la tentation s'est déchaînée contre vous. Et ce chiffre‑là est aussi le chiffre exact du bien que vous ferez aux âmes. Le prêtre le plus utile aux âmes est celui qui a subi le plus de tentations. Il a résisté ; il a vaincu ; il aura l'expérience et la science pour préserver les âmes, pour les comprendre et les aider. Sa lutte pénible et victorieuse lui a donné sur le cœur de Dieu des droits que les autres n'auront jamais. Ne craignez donc pas, ne vous effrayez pas : plus vous êtes tentés et plus votre moisson sera grande dans la Sainte Eglise.  Les âmes viendront à vous ; vous aurez le pouvoir de les délivrer. Quand les Egyptiens, quand les Israélites montaient des pierres de 6 ou 8 mètres de long, sur 5 ou 6 de large, au sommet des pyramides, il fallait d'énormes efforts ; mais voyez le résultat : ces pierres sont encore là après 40 siècles. Si, comme Job, ils avaient bâti des maisons de boue, ou de ces habitations sans fondement, sur le sable mouvant, comme dit l'Evangile, le vent, la pluie, la tempête auraient tout emporté depuis longtemps ! . .

Je parlais de machines tout à l'heure. La tentation est la machine la plus puissante, celle qui a l'effet le plus efficace et le plus certain. Nous parlerons demain de la seconde partie du vœu de chasteté. J'appelle de nouveau, mes Amis, toute votre attention, toute la sollicitude de votre conscience sur les obligations de nos vœux. Ayez peur de vos vœux ; ayez peur de ne les pas bien accomplir. Il faudra en rendre compte au jour du Jugement. Mais si nous leur sommes fidèles, l'amitié de Dieu nous est acquise. Jam non dicam. vos servos : avec vos vœux vous n'êtes plus mes serviteurs, mais mes amis ; vous n'êtes plus à mes ordres, c'est moi qui suis aux vôtres. Ce que mon Père me dit à l'oreille du cœur, son secret, son amour, je vous le dis à vous, il est votre partage à jamais.