Retraites 1885

      


CINQUIÈME INSTRUCTION
La chasteté

Nous continuerons notre retraite comme nous l'avons commencée; nous ferons en sorte qu'elle soit pénétrée par l'Esprit d'en-haut qui nous parle en la solitude des âmes, comme il parlait autrefois aux apôtres dans la solitude du Cénacle. Soyons bien seuls avec Lui: “Parle, Yahvé, car ton serviteur écoute” (1 S 3:9). Je voudrais que cette retraite soit une conversation intime avec Dieu.

“Mais, mon Père, me direz-vous, le bon Dieu ne me parle pas, et le pire c'est que je ne puis pas lui parler non plus”.  De deux choses l'une: ou les communications avec Dieu vous sont faciles, le ciel vous est ouvert. C’est l’échelle de Jacob où les anges montent et descendent. Ou bien vous ne voyez rien: c'est le prophète Jérémie dans le puits rempli de vase et de boue, de vos misères et de vos infidélités. Or, Jérémie méritait alors non seulement pour lui mais pour le peuple d'Israël. Après qu’il eût été jeté dans ce cloaque par les Juifs qui le méprisaient et le haïssaient, Dieu lui révéla de grands mystères qu'il devait transmettre aux peuples, aux générations. Et la parole du prophète Jérémie ne sera pas morte, elle retentira jusqu'aux extrémités des mondes et des temps.

C'est encore Daniel dans la fosse aux lions, au milieu des ténèbres et de la crainte. Approchez: Daniel est-il laissé seul? Un enfant, un fils des prophètes apparaît, transporté par un ange; il apporte de la nourriture. “Vir Dei Daniel”. Quelles sont ces paroles ? Homme de Dieu, ami de Dieu. C'est l'homme à qui Dieu pensait pour ainsi dire seul. Vir Dei. Réfléchissez à cela. Que la lumière brille ou que vous soyez dans des ténèbres épaisses, que votre cœur soit ouvert à la confiance, à l'amour, ou qu'il soit abaissé, écrasé comme sous un fardeau de plomb, Dieu est avec vous. C'est une chose fort remarquable et dont j'ai fait l'expérience, que les âmes qui avaient le plus les faveurs de Dieu, n'avaient rien pendant la retraite. J'ai vu de saintes âmes, qui recevaient de Dieu toute espèce de grâces en temps ordinaire, dont la volonté était sollicitée sans cesse à des actes de générosité, qui avaient un grand désir de se sacrifier: au moment de la retraite, plus rien. Je vous citerai entr'autres la Sœur Marie-Geneviève, qui était en continuel commerce avec Dieu. Au moment de la retraite, il semblait qu'un voile se tirait, et elle ne voyait plus rien. Elle souffrait comme si elle eût été à l'agonie, et cela durait tout le temps de ses retraites.

Profitez bien de ces épreuves si Dieu vous les envoie. Aujourd'hui vous serez plus seuls. Ce soir, je serai obligé de m’occuper des Œuvres. Si ceux qui les dirigent s'absentaient, ce serait un grand dommage, parce que c’est leur présence qui entretient dans les Œuvres le mouvement et la vie. Ce soir vous resterez donc avec Dieu, vous continuerez votre retraite. Recueillez votre âme, soyez silencieux. Quand et comment Dieu parle-t-il pendant la retraite? Dans le bruit et le mouvement? Dieu n'a pas parlé à Jonas sur la mer et dans la tempête. Il n'a pas parlé à Abraham au milieu des feux du ciel et de l'embrasement de Sodome. La voix de Dieu, c'est un souffle léger qu'on entend à peine, comme le souffle qui sort de la poitrine d'un homme. Le prophète Elie l'entendit, ce souffle, parce qu'il avait fait le silence en lui même: “Il y eut un grand ouragan, si fort qu’il fendait les montagnes, et brisait les rochers, en avant de Yahvé, mais Yahvé n’était pas dans l’ouragan; et après l’ouragan, un tremblement de terre, mais Yahvé n’était pas dans le tremblement de terre; et après le tremblement de terre un feu, mais Yahvé n’était pas dans le feu; et après le feu, le bruit d’une brise légère” (1 R 9:11-12). Voilà un souffle léger, comme le souffle d'une poitrine humaine, c'est Dieu! Le prophète se prosterne, il adore et attend.

Ce matin je désire vous dire un mot du troisième vœu de la vie religieuse, du vœu de chasteté. Il n'est pas dans ma pensée d'entrer dans le détail de la pratique de cette vertu, puisque vous avez dans la Règle tous les points qui doivent faire l'objet de vos obligations et de vos méditations. Du reste, le vœu par lui-même n’est destiné qu'à conduire l'âme à une certaine situation, à un certain état d'union intime avec le Sauveur, situation, état que notre saint Fondateur voulait nous voir atteindre et garder. Les vœux conduisent à l'imitation de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Par nos trois vœux, et notamment par le vœu de la sainte chasteté, nous ne devons faire qu'une même âme avec Dieu.

Le vœu de chasteté est un vœu à la fois sacerdotal et religieux. Pourquoi le prêtre voue-t-il la chasteté? Parce qu'il doit être en rapport intime avec Dieu. Voyez, le prophète qui a le mieux compris Dieu, auquel Dieu s'est révélé plus intimement, c'est le prophète qui n'est pas marié, c'est Elie. Il voit Dieu sur le mont Horeb, sur le mont Carmel. Non seulement il voit Dieu, mais Dieu lui montre toutes choses, les desseins les plus intimes de sa Providence. Il lui montre dans le ciel ce petit nuage, semblable au pied d'un homme, à la trace d'un pas dans le sable. C'est le commencement de la grâce: le nuage va s'élever et couvrir le ciel. C'est la Vierge Marie dont le culte commence là et va s'étendre ensuite par toute la terre, qui sera embaumée du parfum de sa sainteté et de sa virginité.

Saint Jean-Baptiste reconnaît le Sauveur Jésus, et le désigne en disant: “Voici l’agneau de Dieu” (Jn 1:29). Lui aussi était vierge; il avait la couronne de la chasteté; seul entre tous les saints, entre tous les hommes, il était digne de montrer celui qui est le Messie, celui qui est l'Agneau de Dieu. Quel est celui des Apôtres qui a le mieux connu le Verbe, qui l’a révélé, le prend en main pour ainsi dire, le fait descendre sur terre et nous le montre vraiment homme et Dieu? C'est l'Apôtre chaste, c’est l'Apôtre vierge. “Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons” (1 Jn 1:3). Voilà le sacerdoce. Pour voir Dieu, pour connaître Dieu, il faut avoir l’âme chaste et pure, il faut toucher Dieu de son cœur, de ses mains. Dieu ne se communique que par ce moyen. La chasteté est donc la condition absolue du sacerdoce.

A plus forte raison encore la chasteté est-elle une vertu religieuse, la vertu religieuse par excellence, la vertu du cœur qui aime Dieu, qui se consacre à Dieu. C'est le moyen physique de connaître Dieu et d'arriver à aimer Dieu et à aimer le prochain pour Dieu. Voyez ce que c’est que l'amour humain. Cherchez à le définir: vous emploierez beaucoup de paroles pour dire quelque chose de très simple, de très sensible, de très palpable, puisque c'est l'amour, ce sont les passions qui conduisent aujourd'hui les individus et les choses. Est-il croyable que tous nos hommes politiques soient par principe et par raison des hommes de république ou de royauté? N'est-ce pas la passion qui règne en eux? Pourquoi est-on Franc-Maçon? Pour contenter son ambition ou ses convoitises: tout est là. Dieu est amour: tout ce qui rapproche de Dieu est amour de Dieu. Tout amour en dehors de Dieu et de sa loi n'est que passion et corruption, et malheur à l'homme qui se laisse conduire par le souffle des passions humaines, qui attise ce feu de l'enfer. C'est un point faible d'abord, mais qui provoquera ensuite un feu, un incendie qui couvrira la terre de ruines et de sang.

Mes Amis, qu'est-ce donc que l'amour? L'amour humain? Tout est dans les sens, dans la jouissance —  je parle de l'amour humain en dehors de l'amour de Dieu —  tout est jouissance sensible. Un être s'attache à un autre être. Presque toujours, quand ils n'ont pas le sentiment religieux, il y a là un obstacle au devoir et pas autre chose. C'est une espèce de mouvement, d'instinct qui passe, qui est grossier pour ne pas l'appeler autrement. Et de tout cela que reste-t-il? Rien. Ce qu’on a appelé amour disparaît bientôt. S'il reste quelque chose ce n'est que dans l'imagination. C'était une fumée, une vapeur, une bulle de savon qui s'est bien vite évanouie. Voilà l'amour humain, le motif et la cause de tous les maux de la terre, et ce qu'il y a de plus opposé au règne de Dieu.

Il faut que l'amour pur réagisse; il faut que le prêtre, que le religieux soit chaste et pur; c'est la condition essentielle de l'existence de l'un et de l'autre. Le prêtre, quand il s'oublie, quand il perd la chasteté n'est plus un prêtre, le religieux n'est plus religieux. Ils ont chargé leurs épaules d'un fardeau insupportable: ce n'est plus la vie, c'est la mort. J'entends bien: vous parlez! Il semble, comme dit l'Apocalypse, que vous viviez: vous êtes morts! (Ap 3:1) Mort, descends au tombeau!

Mais d'un autre coté, voici l'amour de Dieu, amour vrai, amour que Dieu nous a mis au cœur pour lui, pour ceux avec lesquels il veut que nous vivions, que nous devons aimer véritablement, justement, équitablement. Ce sentiment ne vient pas de la nature. Il a son fondement dans la grâce de Dieu; c'est une partie féconde de l'amour divin. Toutes les fois que nous aimons réellement, que notre affection est dans les termes de la charité, c'est notre cœur qui va vers Dieu, vers son centre.

C'est là le sens profond que notre saint Fondateur donne au vœu de chasteté. Lisez dans les pages qu'il a écrites ce qu'il dit du vœu de chasteté. La chasteté, c'est l’amour, c'est l'ordre dans l'amour: le cœur est fait pour aimer. C'est la fleur du champ de notre cœur. Le Sauveur peut se promener dans ce champ, il peut s'établir, y trouver ses délices; en Lui tout est vrai, tout est pur. Il n'y a pas d'obstacles à sa marche, pas de barreaux qui l’arrêtent, “il épie par le treillis” (Ct 3:9), son regard s’étend; et Lui il va, il marche, il règne, rien ne l'arrête. Notre saint Fondateur dit que le vœu de chasteté est une obligation d'amour. Voyez comme diffèrent l'amour de Dieu et l'amour humain. Si vous avez l'amour de Dieu dans le cœur non par le sentiment ou par l'émotion, mais foncièrement et sincèrement, vous dominez vos passions, vous régnez sur vous-mêmes. Si vous êtes sortis de la bonne voie, et que l'amour de vous-même, que vos passions, vos inclinations dominent, l'amour de Dieu descend et disparaît de votre cœur. Ce sont les deux plateaux de la balance; si l'un s'élève un peu, l'autre baisse d'autant. Si vous chargez 1'un, l’autre monte. L'échelle est en proportion exacte. Si vous aimez Dieu beaucoup, votre chasteté sera grande; si vous n'êtes pas chastes, vous ne l'aimerez guère.

“Apprêtez-vous pour l'Epoux céleste”: Voilà toute la Règle que nous donne notre saint Fondateur pour l'observance de la chasteté. Il ne nous donne pas des règles matérielles; il ne rappelle pas que nous avons à nous défendre contre les mauvaises pensées, les mauvaises actions, les choses contraires à la loi de Dieu. Ce n'est pas de cette façon qu'il procède, et qu'il prend son sujet. Il envisage le vœu comme un acte, comme une suite d'actes d'amour de Dieu; et pour observer la chasteté, il veut que l'âme recherche et aime Dieu de tout son cœur.

En étudiant la vie de la Mère Marie de Sales, je trouve dans tous les documents que j'ai entre les mains, lettres, dépositions, aussi bien que dans le rappel de mes souvenirs, le témoignage constant de cette chaste fidélité à Dieu. Petite enfant, son âme allait au Sauveur. Une seule chose dès lors peut lui faire de la peine, c’est de remarquer qu'elle ait manqué d'amour à Dieu, qu'elle ait faibli en quelque chose de ce que Dieu demandait d'elle. Toute sa vie n'a été qu’un long acte d'amour de Dieu. La chasteté avait tourné son cœur tout entier de ce côté.

Au jour de sa profession, elle avait bien des choses à demander au Sauveur. Elle n’en demanda qu’une seule: que le Sauveur ne permît pas que jamais personne s’attachât à elle d'une manière naturelle, tant elle avait peur d'admettre dans son cœur un amour autre que celui qu'elle avait voué. Une telle demande témoigne d'une sainteté rare. Il fallait avoir une âme pure pour n'avoir pas autre chose à demander sous le drap mortuaire !

A ce point de vue, la sainte chasteté nous fera éviter avec une particulière attention les pensées, les regards, les actions dangereuses. Soyons vigilants, ne laissons pas, sous quelque prétexte que ce soit, le mal, le trouble ou l'inquiétude s’approcher de nous. Ayons une grande retenue, une grande modestie. Fermons au péché la porte de nos oreilles et de nos yeux, de notre cœur surtout. Appelons Jésus, Marie, Joseph; prononçons ces noms sacrés des lèvres, disons-les surtout du cœur. La tentation mûrit l'homme, dit la Sagesse; il n'est entièrement pur que quand il a passé par le feu. C'est un encens d'une délicieuse odeur qui monte vers le Seigneur. Oui, ne nous trompons pas, la lutte a son bon côté, son côté nécessaire. Les anges regardent le combat, tenant notre couronne en leurs mains, et la plus belle est pour celui qui a lutté avec plus d'ardeur et d'amour contre l'ennemi. Envisagées sous ce point de vue, les tentations ne sont donc pas redoutables. Elles rendent service à ceux qui doivent travailler à l’œuvre du Seigneur. Elles leur apprennent ce que sont le combat et la souffrance. Elles leur enseignent combien il faut être compatissant à ceux qui soutiennent ces épreuves.

Donc, la tentation n'affaiblit pas la vertu. La souffrance, l'épreuve ne viennent pas de la corruption; mais elles s'allient parfaitement avec l'intégrité de l’âme et la tiennent dans l’humilité. Saint Paul n'avait-il pas senti en lui les aiguillons de la chair, et ne fut-il pas, à cause de cela, élevé au troisième ciel? Il ne sait pas, dit-il, s'il a été ravi avec son corps ou sans son corps. Oh, grand saint Paul, moi je l'affirme, c’est avec votre corps. Si vous n'aviez pas été tenté dans votre corps, votre corps serait resté sur la terre sans doute, mais il avait éprouvé la tentation, et c’est pour le récompenser qu'il avait été ravi là, devant Dieu. Ce sont vos yeux, ce sont vos oreilles qui ont perçu ce que nul homme n'avait admiré jusqu’alors; c'est votre corps qui était là parce que vous aviez lutté dans votre corps. Grand saint, c'est vraiment votre corps qui a été transporté au ciel!

Donc, mes Amis, vous voyez que les tentations ne nous éloignent pas de Dieu; elles nous en rapprochent au contraire. Elles donnent à votre âme de nouveaux attraits pour celui qui vous aime; et chaque tentation vous donne l'occasion de lui témoigner votre amour et votre foi. Le meilleur remède dans la tentation, c'est la prière, l'invocation de Jésus et de Marie. Rappelons-nous ce que nous disait la Mère Marie de Sales, que Dieu est fidèle à l'âme constante. L'Oblat de saint François de Sales doit être d'une chasteté spéciale. Serions-nous Oblats, si nous nous comportions simplement comme les bons chrétiens, irréprochables dans nos mœurs, ou même, comme certains religieux, adonnés à une vie très mortifiée? Ce n'est pas notre vocation; elle a un cachet particulier. C'est une vocation d'amour pour Notre-Seigneur, d'amour d'intimité qui nous unit de telle sorte que nous ne devrions jamais nous séparer de Lui. Il est là toujours, nous sommes toujours ensemble, nous travaillons ensemble, nous parlons ensemble, nous faisons toutes choses ensemble. Ce que la Règle nous ordonne, nos rapports avec le prochain, nos emplois, notre ministère, tout cela est fait pour lui et avec lui. Voilà notre vie, voilà notre cachet. Notre vœu de chasteté, voilà ce qu'il est pour nous.

“Mais, me direz-vous, je n'ai rien pour Notre-Seigneur, je ne me sens pas porté vers lui. Je n'ai pas pour lui de sentiment, d'affection sensible”. Ce n'est pas cela non plus que notre Sauveur demande. Est-ce que saint Pierre n'aimait pas Notre-Seigneur ? A la Cène pourtant il ne se pencha pas comme saint Jean sur la poitrine du Sauveur. Il l'aimait avec sa foi, avec son dévouement. Quand les Apôtres sont dans la barque, aussitôt que Pierre reconnaît Notre-Seigneur, il n'y tient plus; son amour est si fort qu'il se précipite et marche sur les flots. Saint Jean, lui, reste dans la barque: Pierre oublie qu'il y a de l’eau, de l’eau profonde qui passerait dix fois au-dessus de sa tête, il n’a pas peur d'être englouti. L'amour se passe dans l'âme; il n'a souvent aucune manifestation extérieure. L'amour n'est pas seulement un sentiment, un mouvement du cœur, c'est encore un acte de la volonté. Voilà ce qu'est la chasteté pour nous, le but que nous devons atteindre.

Comment entretient-on la chasteté? En vivant dans la proximité de Dieu: “Ce que nous avons vu de nos yeux ... ce que nos mains ont touché du Verbe de vie” (1 Jn 1:1). Voilà l'amour. Tous ces textes ont trait au Sauveur Jésus; ils nous montrent l'union intime, la proximité, le mariage spirituel qui doit unir notre âme à celle du Sauveur Jésus. Qu'est-ce qui fait le lien si intime du mariage? C'est l'union de deux cœurs qui ne font plus qu’un cœur, qui ne sont plus ensemble qu'un seul être. Je voudrais bien vous faire comprendre cela, vous redire ce que j'ai entendu mille fois de la bouche de la Mère Marie de Sales, ce dont j'ai été le témoin si longtemps. Elle ne disait rien, ne faisait rien sans le Sauveur. Il lui était toujours présent; elle le consultait partout, n'entreprenait rien sans Lui. Voilà le vœu de chasteté. Voilà le vœu qui nous lie le plus à Notre-Seigneur.

Que Jésus, reçu dans le sacrement de son amour, que Jésus, visité dans la demeure de son tabernacle, vienne dans nos âmes, qu'il nous fasse comprendre ces choses. Nous ne serons pas seuls pour travailler et souffrir. Non. Sauveur Jésus, vous êtes avec nous, et nous sommes bien encouragés par votre présence. Sur cette terre qui est un lieu de passage, sur cette terre où tout change et tout varie, où nous roulons incessamment avec toutes les choses qui nous entourent, qui se modifient, faites que nous ne changions pas, que votre venue en nous supplée à tout, établissez à jamais en nous votre demeure. “Reste avec nous, Seigneur” (Lc 24:29). O chère chasteté du Sauveur Jésus, demeurez dans notre chair et dans notre cœur! Sauveur des âmes, toute notre espérance est en vous, nous ne pouvons pas être sans vous, nous ne pouvons pas vivre loin de vous! Faites-moi la grâce, Sauveur Jésus, de marcher sur les traces de votre Sainte Mère, sur celles de notre bonne Mère Marie de Sales, notre maîtresse en la science divine, et notre protectrice dans le ciel. Ainsi soit-il.