Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

Charité, humilité, fermeté

Chapitre du 16 février 1880

Notre Père nous dit que dans les temps de luttes où nous nous trouvons, nous devons nous resserrer dans l’esprit religieux, en ce qu'il a de général et en ce qu'il a de particulier pour nous, c’est-à-dire en la charité, l’humilité et la fermeté. Il est à remarquer comme en ce moment, dans toutes les âmes, la charité se refroidit. C'est une constatation douloureuse que font tous ceux qui s'occupent du ministère des âmes. Il faut donc que nous nous retrempions dans cette charité; et pour cela, nous devons prier beaucoup les uns pour les autres. Ne nous adressons jamais à Dieu sans recommander nos frères avec nous.

En second lieu, pratiquons fidèlement l'humilité, en acceptant l'humiliation de quelque part qu’elle nous arrive. Acceptons avec douceur ce qui nous humilie, en faisant voir nos fautes, les lacunes de notre esprit, nos faiblesses, ce qui nous diminue dans notre propre opinion et dans celle des autres. Rien ne ravit tant le cœur de Dieu que cette suave acceptation; on ne saurait croire combien il prend plaisir à la considérer. Il aime que nous recevions ainsi l'humiliation que sa main nous envoie, bien mieux que si nous faisions des actes d'humilité de notre choix. Enfin, soyons fermes, mais non pas en nous confiant en nous-mêmes. Notre saint Fondateur dit que saint Pierre ne fut si terriblement puni que parce qu'il avait trop présumé de lui-même. Et cependant, ne pouvait-il pas se confier en lui, après avoir montré tant de fidélité à Notre-Seigneur? Mais nous, confions-nous en Dieu. Disons-lui: “Sauve-moi, ô Dieu” (Ps 69:2).On ne saurait croire comme cette pratique donne de fermeté à l'âme.