Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

Souhaits particuliers

Chapitre du 18 décembre 1879

Notre Père nous rappela les recommandations qu'il nous a faites la dernière fois sur le Directoire, nous disant que nous y sommes d'autant plus obligés que notre vie de communauté est plus scindée et rompue par les occupations extérieures. Nous n’avons ni le réfectoire, ni même la salle de travail pour nous seuls. Il faut donc que nous trouvions un centre où nous puissions nous réunir; et ce centre, puisqu'il manque extérieurement, sera la pratique intérieure de notre Directoire. D'ailleurs cette pratique procure à l'âme des lumières très abondantes. C'est un fait que de simples femmes ont acquis par cette pratique la connaissance des secrets de Dieu.

Saint François de Sales commence par nous retrancher tout autre lien que celui de la dilection. C'est qu’en effet il ne voulait pour sa congrégation que l'obligation volontaire de la charité, sans celle des trois vœux, persuadé que celui qui s'exercerait bien à cette pratique arriverait à la perfection de la vie chrétienne. Il serait bon que nous fissions tous le vœu de charité pour jusqu'à Pâques. Ce ne serait pas un vœu qui nous obligerait sous peine de péché, mais seulement comme une promesse faite à Dieu à laquelle nous ne voudrions pas manquer. Nous nous en trouverons bien. La bonne Mère Marie de Sales avait une grande dévotion à faire des vœux; c’est par là qu'elle se soutenait auprès de Dieu.

Dans les souhaits qu'il forme avant le Directoire, notre saint Fondateur ne se sert pas des paroles dont se servent ordinairement les Fondateurs d’ordre. Il ne proteste pas de son impuissance, mais plutôt, comme éclairé par une inspiration divine, il voit d'avance les fruits que porteront ses enseignements. C'est un hymne prophétique qu'il entonne d'avance.

Ajoutons à la pratique du Directoire la patience dans les petites peines journalières, telles que celle du froid. S'il [saint François de Sales] avait froid aux pieds, il demandait pardon à Dieu de toutes les démarches qui n'auraient pas été tout à fait selon sa très sainte volonté. S'il avait froid aux doigts, il le priait de lui faire grâce pour les mouvements qu'il s'était permis sans le congé de sa divine bonté.