Chapitres pour les Oblats 1873-1899

Avis sur différents points de la Règle

Chapitre du 30 octobre 1879

Notre Père nous lut encore ce qui concerne les rapports des frères entre eux. Il faut éviter de parler de tout ce qui pourrait léser la réputation de la communauté, et surtout celle des supérieurs (Cf. Const., Art. XXI:10 [9]). Nous devons aussi garder le silence sur nos difficultés intérieures, de peur de les communiquer aux autres. Nous avons tous des difficultés, autrement nous serions bien vainement entrés en religion, car ce sont les seules croix que nous ayons, et sans elles, nous ne saurions mériter. Toutes ces peines sont susceptibles de se communiquer, et si on se les rapporte l'un à l'autre, il faudrait en dire sa coulpe et se confesser. Nous devons taire également ce qui se passe au chapitre. Une indiscrétion commise sur ce point est punie dans tous les ordres religieux par la privation de réunions du chapitre; ce qui prouve quelle serait la gravité de cette faute, si jamais elle se présentait.

Nous ne devons point parler de la direction de la maison (Cf. Const., Art. XXI:11 [10]). La Règle veut cependant qu'en toute simplicité nous demandions ce dont nous avons besoin. Ce n’est pas pour que nous recherchions nos commodités; mais parce que saint François de Sales estime tant l’obéissance qu'il ne veut pas que nous pratiquions même une mortification en dehors de l’obéissance. Or cette privation volontaire d'une chose dont nous avons besoin serait une mortification inconnue des supérieurs et pour laquelle nous n'aurions pas demandé leur autorisation.

Pour ce qui concerne les événements politiques, nous devons nous habituer à nous confier dans la Providence. Enfin, en tout prenons bien l'esprit de saint François de Sales; formons-nous-y; faisons comme il a fait; nous y arriverons par la pratique de notre Directoire et par l'observance. Identifions-nous bien à lui, en sorte que nous apparaissions comme des copies de ce modèle. C'est ainsi que nous ferons du bien et que nous arriverons où Dieu nous veut.

Enfin prions bien pour les âmes du purgatoire; soyons généreux envers elles. S'il nous arrive quelque contrariété, réjouissons-nous-en comme d'un gain par lequel nous pourrons leur profiter.