Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

L'observance

Chapitre du 23 octobre 1879

Notre Père nous recommanda de nous renouveler de tout notre pouvoir dans notre observance, à mesure que nos actions sont multipliées et capables d'absorber toute notre attention. C'est dans ces moments surtout que nous devons nous cramponner à notre Directoire. Le matin ne manquons pas de faire oraison, ou si nous ne pouvons, ayons grand soin d'y suppléer. Suppléons-y dans le moment en offrant particulièrement au bon Dieu comme dédommagement, ce que nous faisons dans le temps de l'oraison. Suppléons-y pendant la journée, en pensant plus souvent à Notre-Seigneur. Que les prêtres disent la sainte messe avec toute la dévotion dont ils sont capables. Que les autres y assistent bien entièrement. Un Oblat, assistant à la messe, devrait y être absorbé entièrement, sans aucune préoccupation du monde extérieur.

Durant la journée, afin de nous renouveler en Dieu, pratiquons de temps à autre  un petit repos spirituel, exercice tant recommandé par saint François de Sales. Pensons un peu à Dieu, retrempons-nous en lui, par un acte de soumission à sa volonté, de complaisance, d’amour. Que cela se fasse courtement, nous sentirons combien non seulement notre âme, mais aussi notre corps en sera reposé.

Notre Père nous lut ensuite un chapitre de la Règle: les frères doivent se traiter avec respect et amour (Cf. Const., Art. XXI:1). Nous ferons bien de voir un peu devant le bon Dieu comment nous pratiquons ce point si important. Si nous éprouvons à ce sujet quelques difficultés ou tentations, il sera bon de demander à notre confesseur la permission de faire pour un certain temps le vœu de charité. Une communauté peu fervente fut transformée quand ses membres eurent fait le vœu de charité. Il ne faut pas faire trop de bruit en marchant, en ouvrant ou en fermant les portes. Rien n'est agréable à Dieu comme ce silence des mains et des pieds. Les Chartreux ont coutume de dire que le religieux qui fait trop de bruit en ouvrant une porte fait envoler les anges.

On rapporte que sainte Thérèse marchait un jour avec recueillement, toute pénétrée de cette pensée, quand elle entendit les pas d'un jeune enfant. Etonnée, elle lui demanda d'où il venait. L’enfant, à son tour, de l'interroger sur son nom. “Je suis, dit-elle, Thérèse de Jésus”. “Et moi, reprit l'enfant, Jésus de Thérèse”. On ne saurait croire combien cette pratique attire les bénédictions et les grâces de Dieu.