Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

L'examen de conscience

Chapitre du 2 janvier 1879, recueilli par le P. Lebeau

Notre Père Supérieur nous a fait un entretien sur la manière de faire l'examen dont il est parlé dans le Directoire. Après avoir lu le chapitre qui concerne cet examen, il nous fit ces quelques réflexions. C'est en cet examen, nous dit-il, que consiste proprement l'exercice du soir. Afin de le bien faire, il nous est nécessaire d'avoir une formule pour l'apprendre ensuite et la savoir par cœur. L'examen lui-même doit être fait avec beaucoup d'attention et non pas seulement d'une manière générale, par un regard rapide et superficiel sur notre journée, mais il faut voir avec soin toutes nos actions, les lieux où nous avons été, les personnes à qui nous avons parlé, voir si nous nous sommes bien acquittés de nos charges, sans nous occuper de celles des autres. Ce temps d'examen doit être bien rempli et est un temps précieux. Nous devons, comme nous le dit notre Directoire, voir aussi dans le moment où nous commettons une faute, quel est le motif qui nous y a fait tomber, si c'est par orgueil, par paresse, par vanité, par distraction, et il faut alors s’en humilier devant Dieu, lui en demander pardon et le graver dans sa mémoire pour s'en souvenir à l'examen du soir et ensuite s’en accuser à la confession. Les religieux d'ordinaire commettent beaucoup de fautes par amour-propre et orgueil. Ne vous exaltez pas. Veillez-y bien, car, croyons-le, nous devons être d'autant plus humbles que nous recevons plus de grâces que beaucoup d'autres; et bien des personnes moins bonnes, moins honnêtes, moins pieuses, valent beaucoup et extrêmement plus que nous, car chacun doit répondre aux grâces que Dieu lui donne. Soyons donc bien humbles et ayons un grand soin de conserver les dons de Dieu. Quant à l'examen particulier dont il est parlé à la fin de ce chapitre, il faut le faire avec un grand soin, quand le supérieur l'ordonne à l'obédience, car ce serait une faute grave que de ne s'occuper qu'indifféremment de ce que l'on ordonne. Si maintenant nous ne trouvons aucune faute dans notre examen, nous devons nous en humilier, car alors c'est que nous ne faisons pas bien, c'est que nous n'avons pas assez d'attention à faire tout ce que nous ordonne l'obéissance. Il faut alors examiner très scrupuleusement nos actions, et certainement nous nous trouverons toujours coupables. Je vous recommande beaucoup cet exercice.