Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

Comment ouïr la sainte messe

Chapitre du 12 décembre 1878

Notre Père nous entretint de la sainte messe. Il nous dit d'abord que c'est une grande mortification intérieure que nos exercices soient ainsi réglés, de telle sorte que nous n'en puissions faire aucun suivant notre inclination particulière. Personne ne peut s’assurer que sa prière est agréable à Dieu, personne ne peut oser l'affirmer. Nous seuls, nous pouvons le dire et nous osons l'affirmer, parce que notre forme de prière n'est pas nôtre: elle nous est donnée par l'obéissance. La prière ainsi faite est en un sens infinie, non pas en tant que proférée par nous, qui sommes finis, mais en tant que venant de Dieu et menant à Dieu. Appliquons-nous à cette forme de prière, prenons le texte même du Directoire, afin de nous conformer entièrement à l’obéissance. Ainsi nous entrerons dans les intentions de notre saint Fondateur. Pour cela, il faut faire un petit résumé du Directoire, y faire entrer les prières qui y sont indiquées, par exemple, celle de l'Evangile: “Le Christ a été obéissant...”

A l'élévation, nous devons nous offrir “quant et lui”. Cette expression est bien forte. Cela veut dire, avec lui, autant que lui, aussi entièrement que lui, sans réserve. Il n'y a rien que saint François de Sales recommande comme l'offrande de nous-mêmes au bon Dieu. Offrons-nous donc bien sans réserve. A la fin, nous ne devons jamais manquer de faire la communion spirituelle, si nous ne faisons la communion réelle. Il est bon pour cela d’avoir une formule, car la formule extérieure fixe nos exercices intérieurs. Il serait à souhaiter qu'on prît la formule des visites au Saint-Sacrement de saint Liguori, laquelle est très belle et très autorisée, tant parce qu’elle est généralement reçue que par la sainteté de son auteur.

Notre Père termine par un mot aux prêtres. Saint François de Sales, à la messe, recom­man­dait à Dieu avec ferveur tous les assistants afin que la messe fût un parfait renou­vellement du sacrifice de la croix, où Notre-Seigneur s'offrait pour tous ceux qui étaient présents. Faisons de même. Que nos pères prêtres prient pour ceux qui ne le sont pas. Le pouvoir du sacerdoce est immense. Deux ou trois saints prêtres suffiraient pour attirer des grâces immenses sur une congrégation. Pendant cette semaine, notre Père nous recommanda de beaucoup prier pour les élèves qui allaient entrer en retraite.