Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

La visite et la communion spirituelle

Chapitre du 28 août 1889

“L'ordre du jour sera observé dans chaque maison avec la plus grande exactitude, et les Oblats de saint François de Sales, soit en mission, soit en voyage s’y conformeront autant que possible, pour ce qui regarde les exercices personnels, tant intérieurs qu’extérieurs” (Const., Art. XVI:1; p. 57-58).

On ne peut en être dispensé que pour des motifs graves. Si l'on ne peut pas faire les exercices prescrits à l'heure indiquée par la Règle, on doit y suppléer par après, et si le cas devait se présenter habituellement, il faudrait alors la permission du supérieur général.

Nous sommes tenus à la pratique du Directoire, principalement à la direction d'intention, aux pensées des heures et aux aspirations de la journée. Ces moyens fidèlement pratiqués deviennent un repos pour l'esprit et pour le cœur, au lieu d'être une contrainte et une gêne. C'est le Directoire qui a fait de saint François de Sales un si grand saint. Nous devons nous examiner là-dessus le soir et prendre de bonnes résolutions. Le jour où on y sera fidèle, on sera de bons religieux. Pour les aspirations à faire, il ne faut pas dépasser la demi-heure. Si l'on en a quelques-unes de particulières et profitables à l'âme, on doit les garder. Je recommande beaucoup de joindre à ces aspirations la communion spirituelle qui est une pratique éminemment ecclésiastique.

Quand on reçoit un étranger de distinction, on ne le laisse pas seul toute la journée. Nous recevons le matin Notre-Seigneur, entretenons-nous avec lui, surtout en renouvelant notre communion. Saint Liguori dit que l'âme a deux ailes, pour voler au ciel: la dévotion au saint sacrement et la dévotion à la sainte Vierge. Témoignons notre dévotion au saint sacrement par la fréquence et l'ardeur de nos communions spirituelles. Une sainte demandait un jour à Notre-Seigneur comment il estimait les communions spirituelles. Notre-Seigneur lui montra deux vases, l'un d'or, renfermant les communions sacramentelles, l'autre d'argent renfermant les communions spirituelles.

À propos du Directoire, rappelons-nous bien que nous avons l'obligation positive de le pratiquer, sans quoi nous ne sommes pas religieux. Nous ne pouvons être quelque chose et faire du bien que par le Directoire; c'est là notre marque, c'est là notre cachet particulier. Nous ne sommes religieux que par le Directoire. C'est une habitude qu'il importe beaucoup de contracter, parce que c'est la manifestation de la volonté de Dieu minute par minute.

Il faut que je vous dise, en terminant, mes amis, que j'ai été content de la physionomie de la retraite, de la simplicité, de l'obéissance de nos Pères, de leur désir de faire du bien. Continuons de marcher dans cette voie; et quand nous voulons obtenir du bon Dieu ce que nous désirons, rappelons-nous que ce ne sont pas les neuvaines que nous devons multiplier mais bien plutôt des journées de fidélité.

Je recommande instamment à vos prières et à celles de toute la communauté la fondation de Naxos. Les Jésuites ont converti autrefois dans cette île 33000 âmes. Prions bien aussi pour notre nouvelle fondation de Chaource.