Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

Les observances de chaque mois et de chaque année

Chapitre du 22 août 1879

Notre Père revint sur le chapitre de la Règle qui regarde ce qui doit s'observer chaque mois, et tout d'abord la correction fraternelle. Il est dans l'esprit de saint François de Sales que le supérieur puisse juger ce qui doit être observé dès maintenant et ce qui doit être remis à plus tard. Or nous n'avons pas jusqu'ici pratiqué la correction fraternelle, parce qu'elle suppose que les âmes sont bien en mesure de la recevoir.

Or le grand mal des âmes, ainsi que le disait la bonne Mère Marie de Sales, est l'ignorance de l'intelligence. C'est un mal qui est un obstacle beaucoup plus redoutable aux religieux que les concupiscences de la chair, mal qui nous empêche de comprendre que notre bien est d'être tout à Dieu et qui, par suite, nous empêche de nous livrer entièrement à son service. Il serait donc à craindre que plusieurs religieux ne comprissent pas que, pour Dieu, ils doivent être déterminés à supporter ce qui est le plus dur à la nature. Le moyen de dissiper ces ténèbres c'est la pratique de la correction fraternelle. C'est par elle que nous apprendrons chaque jour jusqu'à ce que nous ayons la pleine lumière.

Chaque mois doit se faire la reddition de comptes. La cour de Rome ne veut pas que l'on fasse une obligation d'étendre la reddition de comptes au-delà de ce qui regarde la Règle, en raison des abus qui en étaient résultés dans plusieurs communautés de femmes. Néanmoins nous ne devons pas craindre de faire notre reddition de comptes avec trop d'ouverture. Il faut y être bien simple. Il doit y avoir encore l'entretien des aides spirituels, quand on en a. Cet entretien doit se pratiquer avec beaucoup de rondeur et de cordialité. L'aide spirituel doit éviter surtout de paraître supérieur, prenant un ton autoritaire. Outre cela, le religieux doit relire chaque mois ses Constitutions, ce que nous ferons quand celles-ci seront imprimées.

Chaque année auront lieu les exercices de la solitude. Il importe beaucoup de ne pas s'écarter dans la retraite de l'esprit de l'Institut. Et si le religieux avait besoin d'une direction étrangère, il ne devrait pas s’y attacher pendant ses jours de retraite. Chaque année, on doit tirer au sort les cellules des religieux, leurs croix, et ainsi de suite. Cette pratique entretient l'esprit de pauvreté. Notre Père nous recommande en terminant d'avoir une grande dévotion au Sacré-Cœur. C’est là que nous devons habiter, là que notre observance nous conduit. C’est à notre famille que Notre-Seigneur l'a fait connaître.