Chapitres pour les Oblats 1873-1899

      

Le sacrement de pénitence

Chapitre du 20 février 1879

Les confesseurs doivent bien se pénétrer de l'importance du ministère qu'ils exercent, ainsi qu'il est marqué au Directoire. Et en effet, la sainteté n'est pas nécessaire pour baptiser, elle n’est pas nécessaire pour donner la communion, mais elle est indispensable pour celui qui confesse, non pour lui communiquer le pouvoir d'absoudre, mais pour qu'il s’acquitte avec fruit de son ministère. L'expérience le prouve. Ainsi, les personnes qui se confessaient au Curé d'Ars en retiraient un grand fruit. Un de ses pénitents était allé lui faire une confession générale. Le Curé d’Ars lui dit: “Vous prétendez faire une confession générale; cependant à tel âge vous avez fait telle chose et vous ne m’en dites rien. Si vous voulez faire une confession générale, il faut qu'elle le soit réellement”. Les pères doivent avoir une grande pureté de conscience et doivent être eux-mêmes bien contrits. Il faut aussi prier pour les âmes qui se présentent à la pénitence; on doit le faire de toute son affection et du fond du cœur.

On doit encore veiller à conserver une grande douceur envers les pénitents. On ne doit pas tenir envers eux la conduite des juges de la terre. Ayant à traiter avec des âmes rachetées au prix du sang de Notre-Seigneur, il faut en avoir un religieux respect. Il faut encore avoir pour eux les sentiments et la conduite d'un père. Il est bien certain que certaines âmes sont importunes par leur tardiveté, leurs longueurs, et ainsi de suite. Mais on doit accepter avec joie ces mortifications qui se rencontrent, comme suppléant aux austérités que nous n'avons pas. Sur ces points et sur tous les autres, les pères doivent s'en tenir bien fidèlement et bien exactement à tout ce qui est recommandé dans le Directoire, afin de recueillir pour eux et pour leurs pénitents tous les fruits qu'on tirera infailliblement de cette humble fidélité.

En cela comme en tous les autres points, attachons-nous invariablement et sans détours ni réplique à notre saint Fondateur. On a déjà commencé à réunir sa doctrine théologique. Quand tout sera fait, nous le suivrons sans crainte d’errer. Pour ce qui concerne la confession, un grand archevêque disait que malgré toutes nos misères, la religion se relèverait, si on avait de bons confesseurs. Or on peut être assuré qu'on obtiendra ce point important en formant des confesseurs dans l'esprit de saint François de Sales.